Portraits de Saint-Witz
Situation
Petit village du Val d’Oise, Saint-Witz se trouve sur les flancs de la colline de Montmélian qui domine la plaine de France. A 25 km au nord de Paris (environ une trentaine de Notre-Dame), Saint-Witz se situe à l’extrémité Est du Val d’Oise et à la jonction de trois départements : le Val d’Oise, l’Oise et la Seine-et-Marne. Sa superficie est de 766 hectares dont environ une cinquantaine d’hectares boisés classés.
Le territoire communal est traversé du nord au sud par la nationale 17 et l’autoroute A1.
Une douzaine de kilomètres sépare Saint-Witz de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, mais sans nuisances sonores.
De nombreuses sources, souterraines pour la plupart, ruissellent le long des flancs de la colline. Ainsi le Grou (ou Groult) prend naissance sur la pente sud-ouest et va se jeter dans la Seine après avoir rencontré le Rouillon à Saint-Denis. Sur la pente sud-est coule le ruisseau de la Michelette vers Vémars.
Saint-Witz en chiffres (sources INSEE 2014)
- Code postal : 95470
- Latitude : 49° 05’ 30" Nord
- Longitude : 2° 34’ 06" Est
- Altitude : 109 m (mini) - 195 m (maxi
- Superficie : 7,7 km²
- Population : 2 442 habitants
- Densité : 333 habitants/km²
- Logements : 981, dont 89,6% de propriétaires
Blason et étymologie
Son blason :
- Les trois fleurs de lys nous remémorent la présence royale sur la butte qui fut longtemps résidence des rois de France.
- En haut à droite, la Vierge, Notre Dame de Montmélian, nous rappelle qu’elle est depuis toujours protectrice de la colline.
- Le moulin symbolise le vieux village.
- L’arbre représente les bois qui nous entourent et notre attachement à l’environnement verdoyant.
Etymologie
Le nom de Saint-Witz provient de l’anthroponyme latin Vitus. Saint-Vit vécu au IIIe siècle. Ce noble sicilien accomplit de nombreux miracles et fut supplicié pour avoir refusé de renier publiquement sa foi.
Le village, formé autour de la première église dédiée à ce Saint vers 784 car elle abritait ses reliques, portera longtemps le nom de Saint-Vit-sous-Montmélian. Au fil des siècles ce nom sera déformé lors de transcriptions dans les registres officiels et deviendra définitivement Saint-Witz peu avant la Révolution.
On trouve en Europe beaucoup de localités portant le nom de Saint Vit (France, Belgique, Allemagne, Autriche, Italie) sans oublier la cathédrale Saint Vitus de Prague.
Un peu d'histoire
La colline de Montmélian fut de tous temps un lieu de culte où nos ancêtres les Gaulois honoraient Teutatès, Dieu des Celtes et des Gaulois. Puis au deuxième siècle notre région fut évangélisée par Saint Rieul qui fit édifier à l’emplacement du temple de Mercure un sanctuaire à la Vierge Marie : dès lors elle devint la patronne de ces lieux. Ainsi naquit le pèlerinage à Notre-Dame de Montmélian qui existe toujours et se déroule chaque année en septembre.
Mais revenons à l’époque des romains : ils occupèrent le pays et construisirent un « castrum », place fortifiée gallo-romaine, autour duquel paysans et artisans vinrent s’installer à proximité de la source sur la pente sud-ouest de la colline. C’est là que plus tard, au huitième siècle, naîtra le premier village de Saint-Witz, lorsque les hommes se regrouperont autour de la première église, dédiée à Saint Vit, qui abritait les reliques de ce saint martyr rapportées de Rome par un seigneur de Montmélian.
Depuis les Mérovingiens, toute la colline appartenait aux rois de France. Le premier château royal - en bois- fut construit sur la « butte sacrée » par Hughes Capet. En 1060 il fut remplacé par un édifice en pierres qui sera fortifié plus tard par Philippe Auguste.
Cependant l’histoire va modifier la dépendance de la colline : après la défaite de Fréteval en 1195, bataille remportée par Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste doit céder au roi d’Angleterre des terres en Normandie. Il s’agit des terres du seigneur de Vernon. Pour dédommager ce dernier, le roi lui offre ses terres et bois de Montmélian, à l’exception du château royal. Richard de Vernon devient alors seigneur des lieux, sous la suzeraineté du roi, et fait construire en 1205 un puissant manoir dont on peut voir encore les ruines au sommet de la colline.
Vinrent ensuite les guerres de la Ligue au XVIe siècle. La colline fut alors dévastée, le château royal entièrement détruit et le château seigneurial avec sa tour, dite « Tour Carrée » , très endommagé.
A cette époque le village se déplace quelque peu et descend vers la plaine où les hommes vivent de leurs cultures et de l’élevage des troupeaux. En se rapprochant des voies de communication, le village se transforme. Il devient un lieu de passage où des relais et gîtes s’installent sur le chemin pavé qui va de Paris à Fontaine-Chaâlis.
Le paysan découvre que la terre possède des richesses en sous-sol : naissent alors les activités des plâtriers et des tuiliers. A celles-ci vient encore s’adjoindre une autre activité florissante : celle de meunier. Des moulins trouvent naturellement leur place sur notre colline battue par les vents. Saint-Witz est devenu un village actif et prospère.
Au début du XXe siècle, le chemin de fer qui passe à l’extrémité Est de notre commune et la disparition des diligences apportent le calme. L’industrialisation va éteindre peu à peu les fours, immobiliser les ailes des moulins et favoriser le départ des hommes vers la ville. Doucement le village va s’endormir.
De son riche passé, du château royal, de l’église Notre-Dame de Montmélian, il ne reste hélas plus rien. Seules subsistent les ruines de la Tour Carrée et une petite chapelle où le poète Charles Péguy passa toute la nuit en prières, à la veille de sa mort survenue le 5 septembre 1914 à la bataille de l’Ourcq en face de Villeroy.
Entendu sur France Inter, le “7/9” (émission dirigée par Patrick Cohen), plus précisément le “7h43” du mardi 2 septembre 2014 :
« Une archive étonnante ce matin sur la Grande Guerre et la mort de Péguy il y a juste 100 ans. Charles Péguy, écrivain et poète, tombe au front le 5 septembre 1914, lors de la bataille de l’Ourcq tout près de Meaux, alors que les Allemands approchaient à 40 km de Paris. Voici donc ce document saisissant retrouvé dans les archives belges de la RTBF, la SONUMA, les souvenirs d’un fantassin du 276ème régiment d’infanterie, Victor Boudon, camarade de combat de Péguy, qui raconte les derniers instants de celui-ci. Interview réalisé vers 1968 par le journaliste Raoul Goulard.
Afin de mieux comprendre l’état d’esprit qui règne à l’époque chez les officiers français, il faut savoir qu’en 1914 ceux-ci ont toujours eu une très haute estime de l’armée et surtout de leur rang. Même si l’époque des assauts au sabre et en gants blancs est révolue, les gradés dans la mentalité St-Cyr, répugnent toujours à se coucher aux côtés de leurs hommes sous les balles de l’ennemi. C’est ce qui s’est passé le 5 septembre 1914, à l’approche du village de Monthyon, où est mort le lieutenant Charles Péguy. Le poète Charles Péguy.
Cliquer ici pour écouter cet enregistrement.
En savoir plus
Le livre "Saint-Witz à travers l’Histoire", paru en décembre 2004, est disponible à la mairie de Saint-Witz. Les auteurs, Anne-Marie Weisse et Marie-France Minaud , y relatent l’histoire détaillée du village des origines à nos jours.
Patrimoine
Chapelle Notre-Dame-de-Montmélian
Construite en 1864, la chapelle a été conçue dans un style néo-gothique en remplacement de l’ancienne église de Saint-Witz, tombée en ruines. Elle est l’objet chaque année, au Printemps, d’un pèlerinage en commémoration du miracle de saint-Rieul : il y aurait, dit-on, abattu une statue païenne en la touchant du bout de son bâton.
Donjon de Montmélian ou Tour Carrée
Cette tour fortifiée rectangulaire édifiée vers 1205 est la dernière trace d’un château fort qui dominait la ville au XIIe siècle. L’emplacement a été par la suite reconverti en carrière de pierres.
Le moulin
De nombreux moulins à vent étaient présents sur la colline qui surplombe Saint Witz, celui ci est un des derniers restants. C’est actuellement une habitation privée.
Saint-Witz et son environnement
Une colline boisée ceinturée de champs, une ville presque entièrement fondue dans la verdure, voilà ce que le visiteur perçoit de Saint-Witz à son premier passage. Et il ne manque pas de nous dire en nous quittant que nous avons bien de la chance d’habiter un tel endroit.
A Saint-Witz et ses environs, on peut trouver pratiquement tous les animaux terrestres présents dans la moitié Nord de la France. Il est ainsi courant pour un cerf partant de la forêt d’Ermenonville d’arriver, en courant à travers champs, aux abords boisés de nos propriétés. Quant aux sangliers, qui abondent, ils font régulièrement des dégâts dans les cultures avoisinantes.
Plus discrets, car très souvent devenus nocturnes pour éviter l’Homme, les petits animaux sont aussi plus proches de nous que l’on ne pourrait le penser. Crapauds, mulots, surmulots, loirs, écureuils, lapins, lièvres, musaraignes, chauves souris, hérissons, belettes, fouines, renards sont très présents dans notre environnement. En fait, ces animaux se sont approprié des territoires sur ce que nous pensions être nos domaines, et cela sans tenir compte du découpage cadastral !
Un milieu naturel analysé et protégé
L'environnement de Saint-Witz est particulièrement surveillé et analysé pour une préservation optimale de son cadre de vie.
En effet, un grand nombre de personnes et d’institutions sont chargées d’observer et de conserver la qualité du milieu dans lequel nous baignons. L’eau du robinet est analysée en permanence, la composition de l’air que nous respirons est auscultée par AIRPARIF, la limpidité de nos rivières est surveillée, les productions agricoles sont soumises à des normes sévères, les quantités de nitrates dans le sol sont suivies en vue de récupération, la décomposition des pesticides est mesurée, l’occupation du territoire est réfléchie et programmée, la densité du gibier est maitrisée.
En fait, il y a bien longtemps que l’Île-de- France est engagée dans une démarche de conservation. Le maintien du précieux humus dans le sol a toujours été le souci du paysan. Cultiver en « bon père de famille » afin de transmettre le patrimoine à ses descendants, c’était du développement durable avant l’heure.
Pour ce faire, il ne vous a pas échappé que l’agriculteur a de tous temps recyclé les matières organiques dans ses sols : retour des fumiers et des déchets d’usines, broyage sur place des pailles de blé ou de colza, enfouissement des feuilles de betteraves.
De la même façon, depuis la création par Colbert du service adéquat, nos forêts domaniales sont exploitées en assurant le renouvellement des plantations et la fertilité du milieu.
Notre contribution : tous éco-citoyens !
Par décisions de conseils municipaux (et par le canal des syndicats intercommunaux), les Wéziens ont été depuis longtemps impliqués dans la dépollution. La dépollution est une loi biologique universelle qui s’applique à l’Homme, de façon individuelle et/ou collective. Celle-ci est prise en charge par les institutions en particulier par les communes, les communautés d’agglomérations et les syndicats spécialisés
Mais cela ne doit pas nous dispenser, à titre individuel, d’effectuer des gestes écocitoyens. Saint-Witz doit encore améliorer son tri des déchets. A l’extérieur, il s’agit aussi de jardiner autrement, en assimilant bien sûr les techniques modernes comme la lutte biologique mais en retournant aussi aux techniques ancestrales : récupération de l’eau, compostage ...
Sous la houlette de nos communes s’est par exemple mise en place une formidable organisation pour l’assainissement des eaux : la colline de Montmélian présente 3 bassins versants drainés par la Thève et l’Ysieux vers l’Oise et par le Croult vers la Seine. Les réseaux d’eaux pluviales et les réseaux d’eaux usées suivent globalement la même pente que les 3 rivières citées ci-dessus. Ces 3 types de flux finissent par se retrouver aux portes des stations d’épuration de Bonneuil-en-France ou d’Asnières sur Oise.
45 000 mètres cubes d’eaux usées transitent ainsi chaque jour à la station de Bonneuil !
Un peu de géologie
Le sous-sol de la butte de Montmélian a fait longtemps la richesse du village : sa nature a conditionné les activités d’antan.
On y trouve entre autres une couche de gypse utilisé autrefois pour la fabrication du plâtre, activité importante jusqu’à la guerre de 1914-1918 mais qui cessa définitivement en 1920. Au dessus de ce gypse se trouve une épaisse couche argileuse qui fut exploitée pour la fabrication de tuiles. Cette exploitation fut l’activité la plus répandue et la plus prospère à Saint-Witz pendant de nombreuses décennies puisque les premières tuileries virent le jour bien avant la Révolution et acquirent une réputation enviée de tous les coins de la région. La mécanisation et l’apparition de tuiles en ciment amorcèrent le déclin et firent péricliter ce métier de tuilier jusqu’à complète disparition au vingtième siècle